Groupe Casino : les salariés mobilisent à Saint-Etienne pour sauver l'enseigne

par TD avec AFP
Publié le 17 décembre 2023 à 10h39

Source : TF1 Info

Face à la vente annoncée des magasins Casino, les salariés de l'enseigne manifestent ce dimanche à Saint-Etienne.
Ils redoutent un démantèlement du groupe, en proie à d'importantes difficultés financières.
Les syndicats espèrent un vaste soutien populaire, dans une ville où l'enseigne est un symbole.

C'est une mobilisation massive qu'espèrent, ce dimanche, les syndicats du groupe Casino à Saint-Etienne. Un rassemblement à l'appel de FO, de la CGT, de la CFDT ainsi que de l'Unsa et de la CFE-CGC est prévu dès 10 heures devant le siège social de l'entreprise. La crainte des salariés ? Voir l'enseigne, en grande difficulté financière, vendre plusieurs magasins et se retrouver progressivement démantelée. Une "mobilisation générale des salariés du groupe de toute la France" est espérée dans les rangs syndicaux, "élargie aux fournisseurs et sous-traitants, aux joueurs et supporters de l’ASSE et plus largement à la population attachée à l’enseigne".

"Le plus gros employeur privé du département"

Cette manifestation cherche à rassembler au-delà des salariés, l'avenir du groupe étant jugé majeur pour tout le bassin d'emploi de la région stéphanoise. Fondé en 1898, Casino emploie aujourd'hui à Saint-Etienne 2.000 personnes sur les quelque 50.000 qu'il compte dans ses rangs à travers la France. Et 4 à 5.000 si l'on compte tout le département. "Le nom de Casino a vocation à disparaître, c'est un traumatisme !", a lancé cette semaine Quentin Bataillon, député Renaissance de la Loire. "Dans ma circonscription, qui ne compte pas que Saint-Etienne, il n’y a pas une seule famille où personne n’a travaillé chez Casino", ajoute-t-il.

L'ancien maire PS Maurice Vincent, qui a confirmé sa présence lors du rassemblement de ce dimanche, entend lui aussi se mobiliser. Il rappelle que Casino n'est autre que "le plus gros employeur privé du département" et se tiendra au côté d'élus de tous bords. Parmi ceux-ci, l'actuel Premier adjoint au maire Jean-Pierre Berger. Celui-ci connaît bien Casino puisqu'il a occupé la direction des ressources humaines du groupe de distribution. Inquiet pour l'avenir, il met en avant "l'enjeu identitaire" que représente une sauvegarde de la marque. "Casino, c’est Saint-Etienne, donc si le nom de l’enseigne disparait comme a disparu Euromarché", racheté par Carrefour en 1991, ou le groupe breton Rallye fusionné avec… Casino en 1992, "ce sera une vraie perte pour notre territoire", affirme-t-il.

Si les craintes se multiplient dans la Loire, c'est parce que le groupe fait face depuis des mois à une situation financière fragile. En juillet, un accord était signé pour restructurer la dette de l'entreprise, prévoyant un changement d’actionnariat et la prise de contrôle au printemps d'un trio composé du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, du Français Marc Ladreit de Lacharrière ainsi que du fonds britannique Attestor. 

Ces décisions stratégiques n'ont pour l'heure pas permis à Casino d'opérer un redressement, avec des performances commerciales toujours en berne. Si bien que la cession de magasins à des enseignes concurrentes est désormais envisagée. Le groupe Intermarché-Auchan fait partie des acteurs qui se sont déjà positionnés, manifestant un intérêt pour une reprise de l’intégralité des magasins. Le nom de Lidl est également cité, l'entreprise allemande affichant plutôt un attrait pour la reprise d'une partie des supermarchés.


TD avec AFP

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