Européennes, Ukraine, mobilisation pour Gaza... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

Publié le 4 mai 2024 à 23h04, mis à jour le 5 mai 2024 à 9h24

Source : TF1 Info

À l'occasion du 7e anniversaire de son entrée à l'Élysée, mardi prochain, Emmanuel Macron se confie dans "La Tribune du Dimanche".
Un entretien au cours duquel il dresse un bilan de son action avant d'évoquer les élections européennes du 9 juin.
Face à la victoire annoncée du RN, il dénonce un parti "qui est haut parce qu’il ne gouverne pas et qu’il ne dit rien".

Emmanuel Macron s’engage. Alors qu’il fêtera mardi ses sept ans à l’Élysée, le chef de l’État livre ses vérités dans une interview fleuve accordée à La Tribune du Dimanche. L’occasion de dresser un bilan de son action et d’aborder les élections européennes du 9 juin sur fond de guerre en Ukraine. "Quand je regarde les sept années qui viennent de s’écouler, je crois vraiment qu’on a fait des choses que tous nos prédécesseurs n’avaient pas osé faire", assure-t-il.

"J’assume donc d’avoir fait des réformes beaucoup plus audacieuses que mes prédécesseurs de droite sur les questions justement de sécurité, de défense, de retraite, d’emploi, de fiscalité, qui ont permis de lancer notre réindustrialisation, d’être numéro un en matière de création de start-up en Europe et d’être depuis cinq ans, chaque année, le pays qui attire sur le continent le plus d’investissements étrangers."

Les élections européennes

S’il dresse la liste des réformes qu’il entend engager jusqu’à la fin de son second mandat, Emmanuel Macron aborde également l’actualité politique à plus court terme avec les élections européennes du 9 juin. "Je l’ai dit, je m’impliquerai", assure-t-il dans le prolongement de son discours de la Sorbonne. "Je ne peux pas vous dire que ces élections sont essentielles et ne pas m’impliquer pour soutenir la liste qui défend l’Europe", alors qu’il apparaît ce samedi aux côtés de Valérie Hayer sur l’affiche de Renaissance. 

Je ne peux pas vous dire que ces élections sont essentielles et ne pas m’impliquer pour soutenir la liste qui défend l’Europe
Emmanuel Macron

Le président de la République est-il surprise des intentions de vote en faveur du RN ? "Il est haut parce qu’il ne gouverne pas et qu’il ne dit rien", lâche-t-il. "Ces dernières années, le RN s’adapte à l’esprit du moment et aux sondages. Alors, on ne sait plus bien : est-ce un produit de marketing ou est-ce un parti nationaliste qui s’est travesti ? Le cœur du cœur du programme du RN, il y a cinq ans, c’était par exemple la sortie de l’Europe et de l’euro. Je n’entends plus un mot à ce sujet. Est-ce un vrai changement de ligne ? Ou avancent-ils en dissimulant ce qu’ils sont vraiment ? (…) Le RN, c’est le symptôme des peurs et des colères."

Son bilan et ses regrets

Reconnaît-il un échec en particulier après sept ans de mandat ? "Bien sûr, j’ai fait de nombreuses erreurs en sept ans. Mais qui peut dire, en politique comme dans la vie, qu’il n’en commet jamais ?", rétorque-t-il. "J’aurais voulu faire la réforme des retraites par points promise pour le premier quinquennat", avoue-t-il toutefois. "La crise des Gilets jaunes puis le Covid nous en ont empêché. En fait, elle était plus difficile à mener que celle qu’on a faite l’an passé, car elle refondait plus fondamentalement le système".

La mobilisation étudiante pour Gaza

Pour la première fois, Emmanuel Macron s’exprime sur les blocages de plusieurs établissements d’enseignement supérieur par des étudiants qui soutiennent la cause palestinienne. "C’est tout à fait légitime et même sain et rassurant que notre jeunesse puisse dire que l’actualité internationale la touche et qu’elle en débatte", juge-t-il. "Mais intimer l’ordre à un établissement d’avoir telle ou telle politique par la force et le blocage, empêcher d’autres étudiants d’accéder à un amphithéâtre sous prétexte qu’ils sont juifs, ce n’est pas la République."

La stratégie face à la Russie

Enfin alors que ses propos sur une éventuelle intervention terrestre sont vivement critiquées par la Russie, le chef de l’État persiste et signe. "Face à un tel adversaire, quelle faiblesse de tracer des limites a priori, quelle faiblesse !", insiste-t-il. "La sécurité des Européens se joue en Ukraine parce que c’est à 1500 kilomètres de nos frontières. Si la Russie l’emporte, la seconde d’après, il n’y a plus de sécurité possible en Roumanie, en Pologne, en Lituanie et plus non plus chez nous. La capacité et la portée des missiles balistiques russes nous expose tous." 


Jérôme VERMELIN

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