"On craint le pire" : condamné à mort, le rappeur iranien engagé Toomaj Salehi est incarcéré au secret

par La rédaction de TF1info | Vidéo : Frédérique Agnès, Manon Stavelot, Sarah Boumghar
Publié le 4 mai 2024 à 14h34

Source : JT 13h WE

Le régime iranien a intensifié la répression du mouvement de contestation.
Un de ses porte-paroles, le rappeur Toomaj Salehi a été condamné à mort pour avoir ciblé les autorités dans ses chansons.
Ses avocats sont sans nouvelles de lui depuis dix jours.

"On n'a aucune date pour l’exécution, ce qui fait partie de la torture psychologique", explique son avocat français au micro de TF1, dans le reportage ci-dessus. "Il est dans une espèce de couloir de la mort, on craint le pire, et c'est pour ça qu'on mobilise tout le monde de façon urgente, parce que ça peut survenir à n'importe quel moment". Le magistrat n'a pas eu de nouvelles de son client depuis 10 jours, alors que celui-ci a été condamné à mort la semaine dernière par le tribunal révolutionnaire d'Ispahan.

Toomaj Salehi est une star en Iran. C'est un rappeur de 33 ans, dont les textes de chanson et les clips sont ouvertement anti-régime. Toutes ses chansons font écho aux manifestations historiques qui ont eu lieu en Iran en 2022. Des manifestations qui avaient été initiées par les femmes, contre l'obligation de porter le voile, et réprimées dans le sang.

Ils m'ont beaucoup torturé, ils m'ont cassé les bras, les jambes
Toomaj Salehi

Sur une vidéo qu'on peut retrouver ci-dessus, on voit Toomaj Salehi dans la rue. Il était alors un des porte-voix de la colère, et à ce titre, une cible. Il est arrêté en octobre 2022. Libéré treize mois plus tard, mais toujours pas muselé, il avait dénoncé les traitements subis. "Ils m'ont beaucoup torturé, ils m'ont cassé les bras, les jambes", racontait-il dans une vidéo. Immédiatement remis en prison, Toomaj vient finalement d'être condamné à la peine capitale, notamment pour "corruption sur terre". 

Les soutiens au rappeur se multiplient dans le monde, des anonymes, mais aussi des États, comme la France, qui dénonce une inacceptable violation des Droits de l'homme par le pouvoir iranien.


La rédaction de TF1info | Vidéo : Frédérique Agnès, Manon Stavelot, Sarah Boumghar

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