Blé dur pour les pâtes : la filière veut semer en France

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Laslo Gelabert, Clément Biet, Olivier Stammbach
Publié le 26 avril 2024 à 11h42

Source : JT 20h Semaine

Au sein de l'Union européenne, la France est la plus productrice de blé.
Cependant, l'Hexagone est déficitaire dans une variété bien précise, le blé dur, celui avec lequel on fait des pâtes.
Certains agriculteurs tentent d'inverser la tendance.

Sur notre liste de courses, c'est un incontournable. Le paquet de pâtes, économique et très pratique, met en général tout le monde d'accord, à l'heure du repas. Environ 98% des Français consomment fréquemment des pâtes fabriquées avec du blé dur et non pas du blé tendre plutôt utilisé pour les farines. Mais d'où vient ce fameux produit ?

Il vient de l'Hexagone mais en petite partie seulement. Dans le rayon d'un supermarché parisien où nous nous sommes rendus, 65% des pâtes sont fabriquées avec du blé dur venu d'Italie, d'Espagne et du Canada. 

L'État veut investir massivement

En 15 ans, les cultures de blé dur, dans notre pays, ont été divisées par deux. En 2024, elles représentent plus que 2,8% de nos surfaces céréalières. Dans La Bosse (Sarthe), le grenier à blé dur du pays, Frédéric Gond cultive 25 hectares de cette céréale un peu spéciale. Pour lui, c'est un défi quotidien. "Il faut une qualité particulière, un savoir-faire particulier de l'agriculteur. Le blé dur supporte très mal les conditions de récolte un peu difficile, surtout humide avec des pluies incessantes", nous explique-t-il.

Pour encourager la production de cette céréale fragile, 43 millions d'euros vont être investis sur cinq ans par l'État et des entreprises du secteur. "Ce plan est absolument nécessaire. L'un des clés de voûte est de couvrir le risque aujourd'hui qui est important au niveau du blé dur. Il nous faut des variétés mieux adaptées au changement climatique et à nos pratiques", abonde Frédéric Gond.

Accélérer la cadence

 Identifier les variétés les plus adaptées, les plus résistantes, c'est aussi la mission menée dans un autre champ un peu particulier, à Montesquieu-Lauragais (Haute-Garonne). Sur chaque parcelle de ce laboratoire à ciel ouvert, 15 variétés de blé dur sont testées. Autant d'expérimentations qui permettront de fournir aux agriculteurs une mine d'informations et les aider à minimiser leurs pertes, et de fait produire plus.

Face à cet enjeu de souveraineté alimentaire, cette filière a une ambition, celle de doubler en seulement cinq ans les surfaces de blé dur.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Laslo Gelabert, Clément Biet, Olivier Stammbach

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