Les mobilisations massives d'agriculteurs ont démarré aux Pays-Bas en 2019.Sur place, on subit les contradictions entre les défis écologiques et la nécessité de rester compétitif.
Des milliers de tracteurs et plus de 10.000 agriculteurs réunis. C'est à La Haye, où se trouve le siège du gouvernement des Pays-Bas qu'est née le 1er octobre 2019 la fronde agricole en Europe. Ce jour-là, Jeroen Van Maanen, un agriculteur néerlandais a pour sa part roulé huit heures sur son tracteur pour être au rendez-vous. Depuis cinq ans, la crise ne s'est pas calmée. Le BBB, un mouvement agricole citoyen, est d'ailleurs né de cette colère partagée par de nombreux paysans néerlandais.
Pour cause : dans ce pays, les fermes occupent la moitié de la surface du territoire, treize fois plus petit que la France. Grâce au modèle de l'agriculture ultra intensive, les Pays-Bas sont devenus le deuxième exportateur mondial. Mais pour réduire la pollution, le gouvernement veut amputer la taille des fermes, d'un tiers.
À cause de nouvelles normes environnementales, Jeroen Van Maanen a dû vendre 80 vaches, un cheptel trop petit et plus assez rentable, à un éleveur beaucoup plus gros que lui. Il n'est plus le propriétaire de la ferme héritée de son père et est désormais salarié. "On a un sentiment d'injustice. Vous savez, tout le monde réclame des règles plus strictes pour les agriculteurs, mais on n'a pas de compensation financière pour ça", confie-t-il dans le reportage en tête de cet article.
Aux Pays-Bas, beaucoup en sont persuadés, la technologie et la science permettront de sauver le modèle agricole du pays.