Soutien de Marine Le Pen, Louis Aliot se félicite de voir la candidate accéder à nouveau au second tour de l'élection présidentielle.Les territoires ruraux ont largement soutenu la candidate du RN, a-t-il indiqué en lendemain du scrutin.Un constat globalement étayé par les résultats fournis par le ministère de l'Intérieur.
Dans les rangs du Rassemblement national, on se félicite de l'accession au second tour de Marine Le Pen, créditée de 23,15% des suffrages. Avec, en ligne de mire, le second tour et une nouvelle opposition à Emmanuel Macron. Du côté de Louis Aliot, proche de la candidate et maire de Perpignan, on explique que rien n'est joué avant le scrutin du 24 avril, en particulier grâce à des soutiens qui n'étaient pas forcément attendus. "J'ai regardé attentivement les scores ce matin", a glissé l'élu RN ce lundi sur Franceinfo, "on peut dire que la ruralité a porté Marine, partout même dans le Sud-Ouest plutôt socialiste". Une observation que les résultats électoraux tendent en effet à confirmer.
🗣 Marine Le Pen peut-elle gagner ? ➡️ "Il faut être tout à fait sensible à cette progression. Je pense qu’effectivement c’est possible”, dit Louis Aliot, maire RN de Perpignan. “La ruralité a porté Marine, partout même dans le Sud-Ouest plutôt socialiste.” pic.twitter.com/7ftztlQvro — franceinfo (@franceinfo) April 11, 2022
Des scores bien plus élevés que dans les villes
Lorsque l'on cherche à définir les territoires ruraux, l'un des indicateurs majeurs à prendre en compte est la densité de population. En France métropolitaine, la Lozère, le Gers et la Haute-Marne sont les départements où l'on compte le moins d'habitants par kilomètre carré (moins de 25). Les résultats officiels du premier tour étant désormais disponibles, il est possible de chercher une corrélation entre de bons scores de Marine Le Pen et des densités réduites.
Au premier abord, cette démarche s'avère peu concluante. En effet, si la candidate du RN arrive en tête dans 8 des 15 départements les moins densément peuplés, elle affiche un score inférieur à sa moyenne nationale dans un tiers de ces territoires. En Aveyron par exemple, elle n'a convaincu que 20,1% des votants, sept points derrière Emmanuel Macron. Reste que dans le Nord et le Nord-Est du pays, zones où les scores du Rassemblement national ont été particulièrement élevés, on compte de nombreux espaces ruraux. Que ce soit dans les Ardennes, dans l'Aisne, en Haute-Saône ou dans la Somme.
En revanche, lorsque l'on se penche sur les 10 départements les plus densément peuplés, une nette tendance émerge. Marine Le Pen y réalise des scores assez décevants. Paris mis à part, elle a accumulé 8,37% des voix en Seine-Saint-Denis, 11,82% dans le Val-de-Marne, ou encore 16,55% dans le Rhône. Seuls le Nord (fief de la candidate depuis de longues années) et les Alpes-Maritimes font exception. On dresse des observations semblables lorsque l'on se penche sur les grandes métropoles, antithèses des zones rurales et qui ont peu voté pour le Rassemblement national. Dans huit des dix plus grandes villes de France, la candidate plafonne à 12,5% maximum. Marseille et Nice lui ont davantage réussi, puisqu'elle y recueille respectivement 20,89% et 22,39% des voix.
Ce n'est clairement pas dans les aires urbaines les plus denses et peuplées que l'élue du RN a le plus convaincu, comme en témoigne son score de 5,54% à Paris. Au contraire d'un Jean-Luc Mélenchon, arrivé en tête dans six des dix plus grandes villes et qui a dépassé les 40% à Montpellier et Lille. Si Louis Aliot a livré quelques clés pour comprendre la présence de Marine Le Pen au second tour, il apparaît assez clairement que la seule densité de population ne suffit pas à comprendre l'issue du scrutin. Des instituts de sondage ont notamment mis en avant d'autres éléments pertinents, à l'instar du niveau de revenu ou de la catégorie socio-professionnelle. Chez les Français les moins aisés (moins de 1 250 euros de revenus), la candidate arrive en tête et distance largement Emmanuel Macron, tandis qu'elle s'impose aussi chez les ouvriers et les employés, assez nettement devant Jean-Luc Mélenchon. Un électorat qui a moins souri à l'actuel président de la République, ce dernier bâtissant son succès auprès des cadres, des professions intermédiaires ou encore des retraités.
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