VIDÉO - Violences urbaines : vers de nouveaux pouvoirs pour les policiers municipaux ?

par La rédaction de TF1info | Reportage Maurine Bajac, Zack Ajili, et Tanguy Joire
Publié le 26 octobre 2023 à 23h47, mis à jour le 27 octobre 2023 à 9h45

Source : JT 20h Semaine

Ce jeudi 26 octobre, Élisabeth Borne a annoncé une liste de mesures promises après les violences urbaines qui avaient suivi la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre en juin.
Parmi elles, l'élargissement des missions des policiers municipaux, qui arrivent souvent en premier sur les lieux des crimes et délits, mais dont les pouvoirs sont très limités.

Il n'y a pas une minute à perdre. Dans le reportage du 20H de TF1 visible en tête de cet article, des policiers municipaux à Hem (Nord) ont reçu un appel de riverains dont l'immeuble a été tagué par des squatteurs. "Ah, je n'avais pas vu !", réagit un membre de l'équipe arrivé sur place, fixant le plafond couvert de graffitis. Tapages nocturnes, bagarres, rixes... Ces policiers de proximité sont sous l'autorité des maires. "Les habitants veulent surtout être rassurés. Il faut qu'ils puissent voir qu'on a pris en compte leur sentiment d'insécurité. On repassera autant de fois que nécessaire", explique Jérémy Gambey, chef de la police municipale intercommunale.

Davantage de missions pour ces agents

Ces policiers de proximité, qui sont aujourd'hui 25.000 en France, sont souvent ceux qui arrivent en premier sur les lieux d'un crime ou d'un délit, mais leurs pouvoirs sont très limités. Ils peuvent ainsi interpeller, verbaliser, signaler, mais ils ne peuvent en revanche pas enquêter. Ce jeudi 26 octobre matin, par exemple, les agents suivis par nos équipes ont repéré un véhicule suspect. "Dans ce cas de figure, on ne peut pas faire l'enlèvement nous-mêmes. On est obligé de faire appel à la police nationale", précise Jérémy Gambey. Ces policiers n'ont par ailleurs pas accès aux fichiers des personnes recherchées, ni à celui des véhicules volés. 

Dans ces conditions, Élisabeth Borne a proposé, ce jeudi, de "donner la possibilité aux polices municipales d'accomplir certains actes de police judiciaire", sous le contrôle des parquets et pour les maires qui le souhaitent. Cette annonce fait suite aux émeutes qui ont embrasé la France au début de l'été dernier après la mort de Nahel le 27 juin, tué par un policier à Nanterre lors d'un contrôle routier.

Ce champ d'action limité leur vaut parfois les moqueries des habitants. "Monsieur le jardinier !", lance un automobiliste de Hem, tout en ralentissant au niveau des agents. "Dans l'esprit de cet individu, nous n'avons pas suffisamment de compétences pour être considérés comme des policiers au même titre que des policiers nationaux ou des gendarmes", se désole Jérémy Gambey. 

Le détail de la mesure annoncée par la cheffe du gouvernement n'a en revanche pas encore été dévoilé. Face aux maires, Élisabeth Borne a par ailleurs indiqué que le gouvernement soutiendrait les municipalités avec "une enveloppe de 100 millions d'euros" pour "aider à la réparation et la reconstruction" des bâtiments touchés par les émeutes, "en complément de l’indemnisation des assurances".


La rédaction de TF1info | Reportage Maurine Bajac, Zack Ajili, et Tanguy Joire

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